Des militant·es s’opposent au « mariage » entre Total et le Crédit Agricole

, par Juliette

Communiqué de presse

Ce weekend, 1er avril oblige, les militant·es du collectif Stop Total 44 ont organisé un faux mariage entre Total et le Crédit Agricole pour dénoncer les liens financiers entre ces deux compagnies. Cette petite pièce de théâtre a été jouée devant l’agence du cours des 50 otages, et de semblables actions ont eu lieu simultanément dans d’autres villes de France (Paris, Strasbourg, Rouen, Bordeaux, Lyon, Toulouse, Bressuire, Grenoble).

Devant une assistance composée d’industriels et de financiers, un maire factice a officié en rappelant l’histoire communes des mariés : « 2e banque française à soutenir le plus de projets émetteurs de gaz à effet de serre », le Crédit Agricole finance depuis longtemps les projets pétroliers de Total tout en concourant au verdissement de sa communication. L’union a été consacrée par le maire malgré une intervention de militant·es rappelant les dommages causés par les activités pétrolières de Total. Le clou du mariage a d’ailleurs été la naissance inopinée d’un « beau bébé » de 1443 km de long : le très controversé projet EACOP.

Derrière l’humour potache, ce projet concentre les critiques des militant·es. « EACOP est une vraie bombe climatique ! C’est un projet d’oléoduc en Ouganda et en Tanzanie qui transportera jusqu’à 220 000 barils par jour, ce qui générera jusqu’à 34 millions de tonnes de CO2 par an, rappelle Sophie Jallier, membre du collectif Stop Total 44. Et la population en subit déjà les effets : le tracé de EACOP menace les terres de 118 000 personnes expropriées ou interdites d’utiliser librement leurs terres, sans compensation juste et suffisante. C’est aussi un risque de fuites de pétrole sur le lac Victoria, le plus grand d’Afrique dont dépendent 40 millions de personnes, et une menace sur 2000 km carré de réserves naturelles. »

« Nous avons déjà écrit aux directions d’agence dès le 3 décembre et à la direction du Crédit Agricole Atlantique Vendée le 17 février, explique le porte-parole du collectif Stop Total 44, Jean-Philippe Rouquès. Nous y rappelons que le Crédit Agricole est le premier financeur et le premier actionnaire de Total, et qu’il a donc une responsabilité importante vis-à-vis de ces projets pétroliers. Tant que la direction ne se sera pas engagée de manière explicite et transparente à ne plus soutenir de quelque façon que ce soit le projet EACOP, nous continuerons de visiter les agences du Crédit Agricole chaque samedi matin pour sensibiliser clientèle et employé·es. »

Réunissant des militant·es de Attac, Alternatiba, Extinction Rébellion, GIGNV (Groupe d’Intervention des Grenouilles Non Violentes), Greenpeace, NDDL Poursuivre Ensemble Solidaires et Survie, le collectif Stop Total 44 poursuivra ses actions à Nantes tant qu’il n’aura pas reçu d’engagement ferme et transparent du Crédit Agricole de ne plus soutenir de quelque façon que ce soit le projet EACOP.

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