"Total criminel climatique… Le Crédit Agricole complice !"

, par Alain

Stop Total 44 : un point sur la mobilisation !

A Nantes, des actions militantes interpellent depuis décembre 2022 la banque Crédit Agricole [1] , premier soutien financier et premier actionnaire de TotalEnergies. Chaque samedi ou presque, des militant.es du collectif Stop Total 44 se rendent dans plusieurs agences du Crédit Agricole pour discuter avec la clientèle et le personnel des agences. L’objectif est que le Crédit Agricole renonce à soutenir l’EACOP, un projet manifestement contraire aux principes et engagements de la banque en matière de finance verte et responsable.

Un premier courrier a été envoyée en décembre aux directions d’agences du Crédit Agricole de Nantes et Saint-Nazaire. Suite à une réponse de la direction du Crédit Agricole Atlantique Vendée le 10 février, le collectif Stop Total 44 a adressé une nouvelle lettre (ci-dessous) détaillant les observations et les revendications du collectif.

La mobilisation se développe aujourd’hui dans plusieurs villes de France et s’intensifie avec des actions d’ampleur nationale prévues dans les prochaines semaines.

EACOP, qu’est-ce que c’est ?
Depuis plusieurs années, des ONG du monde entier se mobilisent contre l’EACOP, le mégaprojet de TotalEnergies en Ouganda et en Tanzanie [2] . EACOP signifie « East African Crude Oil Pipeline », un oléoduc de 1 443 km qui transportera le pétrole extrait des puits de pétrole situés dans la région du Lac Albert jusqu’au terminal de Tanga, d’où le pétrole sera exporté dans le monde entier. L’EACOP est associé au projet d’extraction de pétrole Tilenga, 400 puits de pétrole dont un tiers seront situés dans le parc naturel de Murchison Falls. Avec ses dimensions gigantesques, l’EACOP sera le plus long oléoduc chauffé du monde.

L’EACOP fait peser des risques majeurs sur les populations, la biodiversité et le climat :
• 118 000 personnes ont déjà été expropriées de leur logement ou interdites d’utiliser librement leurs terressans compensation juste et suffisante, avec des effets directs sur la scolarisation des enfants, l’accès aux soins, l’alimentation.
• Il y a un risque de fuites de pétrole sur le lac Victoria, le plus grand d’Afrique dont dépendent 40 millions de personnes, de marée noir au niveau de l’océan indien, et une menace sur 2000 km carré de réserves naturelles.
• L’exploitation de l’EACOP représentera 220 000 barils par jour, soit jusqu’à 34 millions de tonnes de CO2 par an.
• Il entraînera des perturbations sur l’habitat de plusieurs espèces menacées : chimpanzés, éléphants, lions, girafes…

L’EACOP est un projet soutenu par la diplomatie française et sa coopération militaire avec le régime autoritaire de Yoweri Museveni en Ouganda, dont les forces de sécurité font pression sur les habitant.e.s et opposant.e.s au projet de Total.

Pourquoi cibler les banques ?

Une coalition mondiale réunie sous le nom de StopEACOP s’organise contre ce projet et cible en particulier ses potentiels financeurs. En effet, du fait que de nombreuses banques et assurances ont déjà annoncé qu’elles ne souhaitaient pas le soutenir, le projet EACOP est particulièrement fragile, son financement n’étant aujourd’hui pas assuré. Le projet est également dénoncé par les institutions politiques et devant la justice française .

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