19 associations environnementales et citoyennes ligériennes s’associent à d’autres acteurs locaux pour proposer des mesures clés aux futurs élus de Nantes et sa métropole.

Nantes, le 27 janvier 2020,

À la demande de nombreux collectifs écologistes, il y a quelques mois, Nantes Métropole annonçait son vœu de déclarer l’état d’urgence climatique. Aujourd’hui, dans le contexte des élections municipales 2020, les citoyens nantais s’associent à nouveau pour enjoindre les candidats à prendre des engagements à la hauteur de cette prise de conscience officielle. Les enjeux climatiques et environnementaux appellent une action immédiate à l’échelle des municipalités.

Pour accéder au livre blanc climat, cliquez sur ce lien !

Le rapport spécial du GIEC sur le réchauffement planétaire de 1,5°C sorti en octobre 2018 nous rappelle que « chaque fraction de degré a des conséquences » : plus la hausse des températures sera élevée, plus l’ampleur des catastrophes climatiques et les risques d’insécurité (hydrique, alimentaire, instabilité politique, anxiété…) seront intenses. Le GIEC précise également que, d’ici à 2030, des mesures radicales doivent être prises si nous voulons rester sous la barre des 1,5 °C. Or, toujours d’après le GIEC, « 50 à 70 % des leviers pour l’atténuation et l’adaptation » au dérèglement climatique se jouent à l’échelon local.

Si les prochain.e.s élu.e.s municipaux n’appliquent pas au minimum les mesures présentées dans le livre blanc dès le début de leur mandat, il ne sera pas possible de rester sous les 1,5 °C de réchauffement climatique. D’autre part, si les mesures suivantes ne sont pas enclenchées d’ici la fin du mandat, il ne sera vraisemblablement pas possible, non plus, de rester sous les 2 °C.

Les citoyens et collectifs locaux ont travaillé à la rédaction d’un Livre Blanc . À partir d’une analyse des données disponibles de la métropole, ils ont élaborés 27 volets de mesures regroupés dans 9 domaines de compétences : Aménagement du territoire, Habitat et tertiaire, Mobilité, Alimentation et agriculture, Énergie, Déchets, Économie, Consommation, Citoyenneté / gouvernance / éducation.

Pour chacun de ces axes, les objectifs visés sont clairs :

Reconstruire la ville sur elle-même, pour tou.te.s, en préservant les espaces naturels, en maintenant et en créant des trames vertes et bleues, et en végétalisant l’espace urbain.

Diminuer de 75 % les émissions de GES liées à l’habitat et au tertiaire et éradiquer la précarité énergétique d’ici à 2030 en développant massivement la rénovation énergétique du parc immobilier, avec une priorité sur les « passoires énergétiques ».

Inverser la priorisation des modes de déplacement en mettant l’accent sur les mobilités actives (marche à pied, vélo), en offrant à tous des solutions de transports en commun satisfaisantes et en limitant les moyens de transport lourds motorisés.

Soutenir le secteur agricole de façon ambitieuse pour une exploitation durable, résiliente et diversifiée du territoire, équitable pour les travailleurs agricoles et dans le respect du bien-être animal ; dans la restauration collective, favoriser l’alimentation végétale, de saison, bio/issue de l’agro-écologie, et locale, tout en réduisant la viande et le gaspillage ; soutenir l’agriculture urbaine durable pour autonomiser la ville au niveau alimentaire tout en la végétalisant.

Diminuer d’un tiers la consommation d’énergie d’ici à 2030 tout en visant l’autonomie énergétique grâce à une production d’énergie 25 % renouvelable d’ici à 2030 et en développant un service public exemplaire assurant la cohérence des investissements de la métropole dans les énergies renouvelables avec une trajectoire énergétique ambitieuse.

Réduire la production de déchets sur le territoire grâce à une économie circulaire des déchets, qui réduira la pression sur les ressources naturelles et diminuera les transferts de flux de matières et d’énergie, et relocaliser le traitement des déchets.

Impulser un nouveau modèle économique plus social et écologique en favorisant et accompagnant l’émergence d’une dynamique économique solidaire et durable, en adaptant l’économie à l’environnement (et non l’inverse), et en favorisant l’économie sociale et solidaire ainsi que l’économie perma-circulaire par une relocalisation de tout ce qui peut l’être.

Passer à un secteur de la consommation moins gourmand en énergie et en matériel, mais plus sobre, efficace et responsable ; promouvoir le savoir-faire en matière d’éco-conception et d’écogestion en matière de numérique ; et réguler la publicité dans l’espace public pour limiter le gaspillage d’énergie et la pollution visuelle tout en décolonisant l’imaginaire collectif.

Informer les citoyennes et les citoyens sur la situation climatique et écologique, ses causes et conséquences, et les engagements de la métropole et leur réalisation ; impliquer chacune et chacun dans la prise de décisions, leur application et le suivi des mesures et projets ayant un impact climatique ; rendre chacune et chacun capable de devenir acteur du changement grâce à la formation.

Le temps presse. Nos élus seront-ils à la hauteur de l’enjeu climatique ? Nous, citoyens engagés pour le climat, ne cesseront de presser nos maires pour qu’ils appliquent, dès le prochain mandat municipal, ces mesures essentielles à l’avenir de notre territoire et de ses habitants.

Liste des 19 signataires du livre blanc :
Alternatiba-Nantes, Amis de la Terre Loire-Atlantique, Attac44, Bretagne vivante, Cantine responsable Nantes, Cantines Sans Plastiques 44, Groupe d’Intervention des Grenouilles Non-Violente, Greenpeace Nantes, I boycott Nantes, MLC 44, L214 - Éthique et Animaux Nantes, la Cantine des Colibris et des Faizeux, La NEF 44, Les nourritures urbaines, Nordsud Agir Pour le Commerce Équitable, Nantes veut des coquelicots, Résistance à l’Agression Publicitaire Nantes, Virage Énergie Climat Pays-De-la-Loire, Youth For Climate Nantes.

Voir en ligne : Pour accéder au livre blanc climat, cliquez sur ce lien

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