La Suisse, l’Autriche et le Luxembourg cèdent à leur tour sur le secret bancaire

La Suisse, l’Autriche et le Luxembourg cèdent à leur tour sur le secret bancaire

LEMONDE.FR avec AFP | 14.03.09 | 10h35 • Mis à jour le 14.03.09 | 12h44

Le ministre des finances britannique Alistair Darling a ouvert samedi 14 mars les travaux du G20 Finances, préparatoire au sommet des chefs d’Etat du 2 avril, en se disant "pratiquement sûr que nous allons avancer", après des discussions "très utiles" lors du dîner de la veille, dans les environs de Londres.

Alors que des divergences étaient apparues ces derniers jours, notamment entre l’Europe et les Etats-Unis, sur les actions prioritaires à mener - réforme de la régulation ou relance -, M. Darling a indiqué que les pays devaient se concentrer sur "trois grands problèmes : soutenir l’économie, faire en sorte que les banques se remettent à prêter et bien sûr s’assurer que pas seulement une partie du monde, mais le monde entier profite de ce que nous faisons".

MONACO SORT DU SILENCE

Vendredi, la Suisse, l’Autriche et le Luxembourg ont cédé aux pressions du G20 en annonçant, comme le Liechtenstein et Andorre la veille, des mesures visant à assouplir leur secret bancaire. La Suisse, première place mondiale pour la gestion de fortune, s’est finalement rangée derrière les normes de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) en matière d’entraide administrative. Après avoir résisté aux attaques contre sa législation, la Confédération s’est engagée à renforcer l’échange d’informations avec d’autres pays, au "cas par cas" et sur "demande concrète et justifiée", a précisé le gouvernement. "Nous ne voulons pas toucher au secret bancaire", a cependant averti le ministre des finances, Hans-Rudolf Merz.

L’Autriche a aussi accepté "de fournir des informations bancaires si des soupçons justifiés et argumentés lui sont présentés, y compris en l’absence de procédure pénale", a déclaré son ministre des finances, Josef Prijll, sans toutefois modifier la législation concernant le secret bancaire. Le Luxembourg s’est pour sa part dit prêt à assouplir sa position, en acceptant notamment d’échanger des informations avec d’autres pays en cas de soupçons de fraude fiscale. Vendredi soir, Monaco, jusqu’ici silencieux sur le sujet, s’est déclaré "prêt à accroître sa coopération dans le domaine de la lutte contre la fraude fiscale, conformément aux critères internationaux", sans autre précision. Nicolas Sarkozy s’est réjoui de ces décisions, les attribuant à la "fermeté" et au "volontarisme" de la France et de l’Allemagne sur le sujet.

Voir en ligne : Le Monde

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