Congrès de Versailles

Attac condamne le passage en force du traité de Lisbonne approuvé aujourd’hui par les parlementaires

Les parlementaires viennent aujourd’hui en congrès de voter la modification de la constitution préalable à la ratification du traité de Lisbonne. Ainsi ils ont validé la forfaiture présidentielle consistant à imposer au peuple français le traité rejeté par celui-ci en 2005. Il s’agit là d’un des plus graves coups portés à la démocratie dans notre pays, avec la complicité de la plupart des députés et sénateurs. Ceux-ci avaient pourtant la possibilité de bloquer le processus et d’imposer un référendum au président de la République : ils ne l’ont pas fait, invoquant des raisons aussi fallacieuses les unes que les autres !

Attac tient cependant à saluer les parlementaires qui, à Versailles, bravant parfois les consignes de leurs directions, et quelle que soit leur opinion sur le contenu du traité, ont refusé de cautionner ce déni de démocratie et souhaité redonner la parole au peuple souverain. De même, nous nous félicitons de la forte mobilisation populaire qui s’est déroulée aujourd’hui à Versailles lors du Congrès, ou plus de 1 000 personnes étaient rassemblées. Celle-ci est une preuve que les citoyennes et les citoyens n’ont pas renoncé à faire entendre leur voix. Elle confirme, avec les centaines de réunions publiques qui ont eu lieu ces derniers mois, l’intérêt que portent toujours les citoyennes et les citoyens à la question européenne.

Ce qui s’est passé en France va hélas se reproduire dans la plupart des États de l’Union européenne, puisque l’ensemble des dirigeants se sont entendus pour faire passer ce texte au pas de charge sans jamais demander son avis au peuple. Seule l’Irlande aura droit à un référendum, par obligation constitutionnelle. Ce processus montre l’échec des élites néolibérales à faire accepter leur projet par les Européens. À ne plus pouvoir construire l’Europe néolibérale sans les peuples, on l’a construit contre l’avis qu’ils expriment dans les urnes. Les procédés anti-démocratiques s’ajoutent les uns aux autres, absence de consultation populaire, remise en cause des droits sociaux nationaux par une Cour de justice toute puissante... Cette dérive mortifère ne pourra perdurer très longtemps. La crise financière, qui fait des dégâts bien au delà des banques, nous le montre une fois de plus aujourd’hui : le néolibéralisme doit être dépassé de toute urgence.

C’est pourquoi Attac France et les Attac d’Europe continueront sur ces sujets à jouer leur rôle de mouvement d’éducation populaire tourné vers l’action : dénoncer les politiques néolibérales européennes, proposer des alternatives concrètes, être partie prenante de la construction de mobilisations sociales européennes. Attac prendra notamment très rapidement des initiatives pour faire de la présidence française, puis des élections européennes de 2009, de vrais moments de mobilisations et de débats. Le Forum Social Européen en septembre 2008 sera également un moment important pour rassembler toutes les initiatives citoyennes et avancer des propositions pour l’Europe que nous voulons.

Attac France, Versailles, le 4 février 2008

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